Fatalité ?

Anderval était d'humeur mélancolique. Il marchait lentement sur les pavés noircis qui depuis bien longtemps avaient été posés, regardant sans les voir les vagues se briser bien au-delà du port. Les déchargements et va et viens incessants des marins affairés lui paraissaient dénués d'intérêt, et l'ennuyaient profondément. En ce jour, rien ou presque lui était agréable. Sauf le temps peut-être, qui était aujourd'hui clément. Une légère brise soufflait sur ses cheveux noir de jai, et cela mettait à son paroxysme l'énervement qui sous-jacent depuis quelques heures, éclatait maintenant en signes manifestes. D'un geste brusque, il balaya une mèche qui avait osé s'installer juste devant ses yeux, voilant son regard d'or.
Les quelques bateaux qui séjournaient au port lui semblaient trop petits, vulgaires, démesurés face à ses ambitions. Sans y prendre garde, il s'était dirigé vers une petite jetée un peu l'écart Au bout, la pierre se transformait en bois, et l'eau agitée venait frapper les fondaisons avec vigueur et détermination. Anderval était parvenu au ponton et, debout devant cette immensité bleue, il se dressait au dessus de l'eau comme la mère albatros devant ses petits. Seulement lui ne protégeait rien, il aimait seulement cette sensation enivrante du vent qui souffle, encore et toujours, jusqu'à faire céder le plus endurant des vivants. Il s'allongea sur le bois détrempé par l'eau salé, et regarda le ciel en attendant que le destin le rattrappe. Ou plutôt la marée.
Un léger sourire passa sur ses lèvres fines.

Messages : 46 Date d'inscription : 16/01/2008

De ce peu de lumière dorée qui victoriait(?) des nuages, il en émergea une soudaine et brutale secousse. Le ciel s'obscurcit et les douces caresses du vent s'intensifièrent pour devenir bourrasques incessantes. La mer, elle aussi prise d'une soudaine furie, fourragea et sembla faire tout en son pouvoir pour emporter dans ses abîmes tous les instruments qu'elle pusse atteindre et qu'elle brisait alors aussitôt en mille épaves. Le quais était, d'ailleurs, en proie à ses assauts. Tout était tel que l'on eut cru que Zeus, dieu du Ciel, déchargeait sa colère sur le monde entier et allait, dans le paroxysme de cette fureur, le détruire. Les mouettes, soudain prises de folie elles aussi, sortirent de la mer et, de leurs gueules puantes et béantes qu'elles leurs découvrirent, se mirent à aspirer les hommes au fond d'elles.

(Boris Vian écrit pas mal dans ce genre de style... fucké, hein?... je voulais voir ce que ça donnait en m'essayant à mon tour... pour l'instant je m'amuse à être une espèce de narrateur^^... mais si tu veux que mon perso embarque, fait-moi le savoir... Pour l'instant, je vais te laisser en proie aux mouettes et voir comment ton perso se débrouillera Very Happy

... au fait, tu peux voir mon message comme tu le veux... selon ta propre perception... ca peut être vraiment des mouettes, ou ca peut être des monstres tout autres... ^^ )

[ lol ! Alors, tu joues les éléments maintenant ? Remarque ca peut être interessant, on ferait une perso "Air", un perso "Terre", etc. et puis on pourrait faire survenir des tremblements de terre, des cyclones ... Very Happy

Merci pour les mouettes ! Neutral

Au passage dans ta reponse y'a plus de hrp que de rp ^^ Fin bon moi va aussi falloir que je m'arrête sinon ca va être la même chose. Ah si et le verbe victorier ca existe ? Ca se conjugue comment Laughing

?]

*Aïe ! Le temps se gâte.*

Anderval n'avait pourtant pas envie de se lever, et comme il agissait presque toujours selon ses envies, il ne se leva pas. Sauf quand une vague vint l'empêcher de rêver à une glorieuse destinée plus longtemps. Les nuages anthracites s'amoncelaient sur l'horizon, semblant le faire ployer. Il se mit à rire et écarta les bras, tel un oiseau. L'avenir lui semblait étrangement attirant, sous cette épaisse couche de cumulo-nimbus. Entre le ciel et la mer, la limite devenait imperceptible.
La pluie commencait à battre le ponton qui sous les éléments déchaînés, semblait devoir irrémédiablement s'écrouler.
Anderval en prit conscience soudainement, et se hâta de regagner le port. Les vagues houleuses s'attaquaient au rivage et semblaient vouloir absorber la quiétude de la ville, cruelles et sans pitié.
Cette vision apocalyptique réjouissait Anderval. Il se sentait revivre et respirait l'air salé et humide venant de l'océan.

[ Maintenant, les mouettes ? Laughing

]

Un oiseau gris d'une taille inquiétante vint atterir près de lui. Les ailes déployées, la mouette au regard noir semblait lui repprocher quelque chose. Il avança, deux pas et l'oiseau s'approcha de son visage. Il dut protéger ses yeux de ses bras. Elle prit son vol [pour regagnerrrrrrrrrr le ciiiiiel !]. Ses cris déchiraient la tête du jeune homme, trouvant un écho parmi les autres oiseaux qui maintenant nombreux tournoyaient au milieu des bourrasques. Il se mit à courrir, sans avoir nulle part où aller.
Quelques instants plus tard, il s'arrêta. Se retourna.
Pas de trace des mouettes, seul le silence, celui de l'océan, jamais complet. Juste un ciel vide et blanc, et quelques souffles de vent. A croire qu'il n'avait plus de force.
Et là, dans le lointain, au milieu des mers apaisées, un navire.
Ses immenses voiles blanches deployées, le trois-mâts se mouvait avec grâce sur l'eau sombre, et sa coque ébène se fondait dans la brume.

Messages : 46 Date d'inscription : 16/01/2008

(

je ne sais pas si le verbe victorier existe... mais quoi qu'il en soit, je me suis tout de même permis de l'écrire, Vian en ayant également inventé plusieurs! >< ... et lolllll... Zeus est un dieu de la mythologie grecque... et en fait, j'ai un peu triché... il n'est pas tout à fait le dieu du Ciel... il est le roi des dieux et plutôt le maître du Ciel et de la foudre. Si tu veux avoir plus de renseignements sur ces dieux, va sur Wikipedia et écrit mythologie grecque. On y trouve bon nombre de choses intéressantes... enfin, selon moi! ^^... et certainement si tu t'intéresse un peu aux mythes... Very Happy

Très bon au fait ce que tu as écrit! Je ne m'en suis même pas attendue! ... et merci pour la piste(le bateau^^) Je me suis vraiment lâché lousse geek

)

Tout s'arrêta soudainement, aussi rapidement que c'était apparu. La mer se calma et le temps sembla suspendu... Les gens autour ne bougeaient plus, comme s'ils craignaient un nouvel élan de fureur des Divinité Supérieures. Puis, après quelques instants de gel impénétrable qui envahit les corps sous ce soleil de plomb, ils retournèrent à leurs occupations et les dernières minutes passées ne semblèrent plus avoir existées. Seuls témoins oculaires subsistants: les débris de quais n'ayant pas résistés aux assauts de la mer et qui reposaient maintenant à la surface de l'eau, ballottés par les vagues.

Au loin, le bateau s’approchait du rivage à une vitesse excessive, mais personne ne s’en aperçut. Soudain, dans un monde parallèle, une détonation se fit, et alors, une onde invisible parcouru la mer entière, prenant naissance à des lieux de distance du bateau. Quelques instants plus tard, la mer bleue tourna au vert et une vague se souleva soudain. Le bateau eut alors envie de jouer et se mit à faire du surf sur celle-ci. Puis, la vague se dissipant dans la mer, il accosta, et on pu alors admirer sa grosseur, étant restée la même que lorsqu’on l’eut aperçut pour la première fois sur l’immensité liquide au loin. Un craquement assourdissant se fit soudain entendre et de joyeuses têtes squelettiques se mirent à émerger des trappes réservées aux sorties des boulets de canon. Puis, dans un second craquement, plus puissant que son prédécesseur, le bateau explosa en mille débris et libéra 12 squelettes et demi, gais et souriants, de 17 centimètres additionnés de 4 millimètres de hauteur. Les débris du petit bateau retombèrent alors en infimes grains de sable qui se dispercèrent soudain, emportés par la légère brise du vent.

Les squelettes se mirent alors tous à danser sur le sable chaud, faisant brûler leurs petits pieds, donnant ainsi l'impression que de la fumée zébrée en noir et blanc sortait de leur cages thoraciques. S’exprimants en même temps dans le dialecte d’un autre monde, ils aperçurent alors l’improbable et l’accueillirent à force de grands(petits et très aigus) cris! C'est alors que d'un même mouvement, ils se dirigèrent vers l’objet de leur jouissance et que, à l'instar d'une entité, se prosternèrent devant lui : Anderval.

(Si tu n'aimes pas ce genre là, dis-le moi et je ferai plus réaliste...)

[Mdrr génial ! J'ai des disciples maintenant ! Mais euh, j'voulais monter sur le bateau moiiiii Laughing

Tu l'as fait exploser ! D'ailleurs au passage j'ai pas compris comment l'énorme bateau devenait petit ^^ Cool le monde parallèle, on va pouvoir ouvrir un nouveau forum avec toutes tes inventions. Faudra qu'on aille l'explorer celui-là un jour Wink

. Ah puis "le bateau se mit à faire du surf sur celle-ci" je dois dire que je m'y attendais pas Razz

Euh ...J'ai tout dit ? king

]

Anderval regarda les petits bonhommes squelettes avec un air dubitatif.

"Vous ici ?"

[Tu m'excuseras, je les fais parler Razz

]

"Nous, nous nouuuuuuus !"

Et il entonnèrent :

"Nous venons d'autre part
D'une terre de quatre ares
Nous voulons t'enmener
Viens avec nous promener !"

[C'est du grand art drunken

]

Un des petits squelettes, qui portait une toute petite couronne sur sa tête, leva ses deux orbites vides vers Anderval et lui tendit une petite main blanche.

"Prends ma main et nous irons, devient comme nous, vis avec nous !"

De grandes flammes dansaient à présent dans ses orbites creuses, et sa silhouette auparavant amicale avait prit une allure démoniaque.

Les autres squelettes avaient formé une ronde autour du jeune homme, et riaient en courant, de plus en plus vite. Leurs mains qu'ils frappaient en cadence faisaient claquer les petits os et leurs têtes se balançaient en suivant le rythme de la chanson qu'ils s'étaient remis à chanter, ou plutôt à hurler. Anderval colla ses mains contre ses oreilles, les cris aigus des squelettes lui transperçaient le crâne, et son front ruisselait de goutelettes glacées.